Postée il y a 7 jours
Le rôle potentiel de l’épigénétique dans l’évolution des espèces est une question centrale de la biologie évolutive de nos jours. Ce projet de thèse propose d’explorer l’importance de l’épigénétique dans l’évolution des sexes séparés. Chez les hermaphrodites, un compromis doit se faire entre la fonction mâle et femelle. Mais lorsque les sexes sont séparés, le dimorphisme sexuel peut évoluer et les traits liés à un antagonisme sexuel (bénéfique pour un sexe mais néfaste pour l’autre) peuvent devenir sexe-spécifique. L’empreinte est un phénomène épigénétique qui consiste en un biais d’expression d’un gène en faveur de sa copie d’origine maternelle ou paternelle. Il n’est actuellement pas compris pourquoi l’empreinte est parfois observée dans des tissus adultes. Un modèle théorique a proposé que l’empreinte pourrait être sélectionnée par l’antagonisme sexuel. Cette thèse permettra de tester empiriquement cet attendu théorique en comparant des espèces à sexes séparés à des espèces proches hermaphrodites. Si l’antagonisme sexuel favorise l’évolution de l’empreinte, on s’attend à ce que les espèces à sexe séparés présentent un plus grand nombre de gènes autosomaux sous empreinte. Dans un deuxième temps, la thèse explorera si l’empreinte peut contribuer à ce que certains gènes aient une expression différentielle entre mâles et femelles, un prérequis pour l’évolution du dimorphisme sexuel. Les plantes à sexe séparés présentent de 1 à 43 % de gènes à expression biaisée pour le sexe, mais la régulation de ce phénomène demeure inconnue. Dans un troisième temps, la personne étudiera l’empreinte du chromosome X, qui a évolué de façon convergente chez les marsupiaux et S. latifolia. Le rôle potentiel de la méthylation de l’ADN sera testé dans la régulation de l’empreinte du X chez S. latifolia. L’étude des jeunes chromosomes sexuels de S. latifolia devrait permettre de mieux comprendre l’évolution de l’empreinte du X chez les anciens chromosomes sexuels de mammifères.
Contexte de travail
La thèse se déroulera au CEFE à Montpellier.
Cette thèse est financée par le projet ANR IMPRINT.